La dépendance affective
La dépendance affective est un phénomène complexe difficile à mesurer et sa prévalence exacte est difficile à établir. Cependant, les recherches laissent penser que cette problématique toucherait tout de même une proportion non négligeable de jeunes adultes, notamment ceux de l’âge de 20 à 29 ans.
Origines possible
Les origines de la dépendance affective sont multiples, s’enracinant souvent dans l’enfance ou la jeunesse. Un milieu familial difficile, marqué par la violence physique/psychologique ou la négligence est susceptible de favoriser chez l’enfant ou l’adolescent la mise en place d’une dépendance affective. Dans certains cas, l’enfant ou l’adolescent a le sentiment d’être responsable des problèmes familiaux et il se retrouve avec une faible estime de soi. Cela peut le conduire à développer une dépendance affective afin de trouver une sécurité émotionnelle en idéalisant une autre personne.
Les difficultés d’attachement sont souvent en cause. L’attachement de type anxieux ou préoccupé résulte d’expériences précoces dans lesquelles les besoins affectifs étaient insatisfaits de façon régulière et il entraine un besoin d’être validé et aimé à l’âge adulte
En outre, des expériences traumatisantes au cours de l’enfance ou de l’adolescence, telles que les abus ou les abandons, peuvent exacerber cette tendance à la dépendance émotionnelle.
Conséquences sur la vie quotidienne
La dépendance affective a un impact profond sur la vie quotidienne de la personne.
Dans le cadre des relations amoureuses, la personne souffrant de dépendance affective s’investit souvent d’une façon excessive tout en s’enfermant dans une relation au détriment de son identité, de ses propres besoins ou de ses désirs afin de maintenir à tout prix le lien à l’autre dans la relation amoureuse. Cette manière d’être dans l’amour peut conditionner des relations inégales, dysfonctionnelles, voire toxiques.
Sur le plan social, la personne dépendante affective pourra se couper petit à petit de ses amis et de sa propre famille en concentrant tout son temps son attention à sa conjointe amoureuse.
Cet isolement renforce le cycle de la dépendance en rendant la personne encore plus vulnérable et dépendante de sa partenaire.
Il peut y avoir des conséquences sur le plan professionnel. Les préoccupations constantes ou les soubresauts dans la relation amoureuse peuvent avoir des conséquences sur la capacité de fonctionnement dans les études ou du travail.
Exemples concrets
Pour mieux saisir ces impacts, reprenons quelques situations-problèmes classiques :
Marie annule toujours ses sorties entre amis dès que son petit ami lui propose de les passer ensemble. Elle craint qu’il ne s’éloigne encore d’elle s’il elle refuse. Elle coupe progressivement les ponts avec son cercle social.
Thomas est pris dans une relation tumultueuse depuis deux ans. Les infidélités multiples de son partenaire l’inciteraient à terminer la relation avec elle, mais il se convainc de pouvoir la changer par l’amour qu’il lui porte. Le moindre geste positif est apprécié comme un changement en cours.
Sophie vérifie compulsivement son téléphone et devient anxieuse si con copain ne répond pas immédiatement à ses messages. Elle rumine des scénarios négatifs de tromperies ou de séparation et ne parvient à se rassurer qu’imparfaitement lorsqu’elle obtient enfin une réponse.
Ces illustrations montrent comment la dépendance affective peut se traduire par une peur d’abandon irrationnelle, une difficulté d’établir des limites saines et une propension à mettre de côté son propre bien-être pour la relation.
Axes d’intervention et approches psychothérapeutiques possibles.
La résolution de la dépendance affective requiert souvent une démarche en psychothérapie.
La thérapie cognitive et comportementale (TCC) permet d’identifier et de modifier les schémas de pensées et de comportements qui favorisent la dépendance affective. Elle permet de travailler sur la valorisation de soi, d’apprendre à fixer des limites saines et développer une autonomie affective.
La thérapie d’insight ou psychodynamique peut être complémentaire pour explorer les racines de la dépendance, qui sont souvent ancrées dans des expériences passées, notamment de l’enfance. En effet, elle aide à comprendre et lever les conflits intrapsychiques qui alimentent le comportement dépendant.
L’approche humaniste est aussi une voie possible d’intervention car elle permet d’extérioriser ses ressentis, de se déculpabiliser et intérioriser de nouveaux modèles relationnels.
Le psychologue peut également, en complément du travail thérapeutique, suggérer des exercices pratiques pour faire progresser son autonomie et son estime de soi. Cela peut passer par des outils de relaxation ou de pleine conscience pour gérer son anxiété, des exercices d’affirmation de soi, et des activités de développement d’intérêts pour soi en dehors du couple.
Le chemin de guérison de la dépendance affective n’est pas rapide et demande beaucoup de volonté et d’investissement. Cependant, avec un soutien approprié et un désir de changement, il est possible de développer des relations plus saines et équilibrées, fondées sur le respect mutuel plutôt que sur la dépendance.
Liste des professionnels traitant cette problématique:
(18 professionels)
Psychologues
- Frédérique Beaudoin-Dion, Psychologue, D.Psy.
- Aurélie Butzig, Master 2 - Psychologie clinique, psychothérapie et psychopathologie
- Nicole Cartier, Ph. D. Psychologue
- Vanessa Cediel, Licence en psychologie/D.Ps (en cours), psychologue membre de l'OPQ
- Isabelle Dame, D. Psy, Psychologue
- Patricia Foucauld, Lic.Ps.Psychologue
- Chantal Gagné, M. Ps. Psychologue
- Ivan Rodrigo Gonzalez Loyola, Psychologue
- Larian Hernandez, Psychologue Clinicienne
- Jean-Sébastien Hogue, Psy.D./Psychologue
- Jérôme Lapalme, psychologue
- Sophie Lennon, Psychologue clinicienne - courriel : sophie.lennonpsy@yahoo.com / cell : 438- 506 2890
- Anne Rivest, M. Ps.
- Mariano Ruiz, Psychologue, Psychanalyste
- Florence Yvon, Psychologue, Ph.D
- Martine Zajac, M. Ps Psychologue- pédopsychologue
Psychothérapeutes
- Monique Doré, M.S.S. Travailleuse sociale, Thérapeute Conjugale et Familiale/Psychothérapeute, Membre de l'Ordre des Travailleurs Sociaux et des Thérapeutes Conjugaux et Familiaux du Québec (OTSTCFQ) Permis de l'Ordre des psychologues du Québec:numéro:60007-12
- Vera Heller, Ph.D. Thérapies expressives/ Travailleuse sociale, psychothérapeute/ Art-thérapeute/ Permis de l’Ordre des Psychologues # 60103-12